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عدد الرسائل : 145 البلد : المغرب الحبيب الوظيفة : أستاذ مادة التربية البدنية (س2) النشاط المفضل : كرة السلة تاريخ التسجيل : 16/07/2008
| موضوع: Pédagogie différenciée A-Masmoudi, agrégé d’EPS الأحد أغسطس 10, 2008 4:55 am | |
| Pédagogie différenciée
La pratique de la différenciation pédagogique consiste à organiser la classe de manière à permettre à chaque élève d'apprendre dans les conditions qui lui conviennent le mieux. Différencier la pédagogie, c'est donc mettre en place dans une classe ou dans une école des dispositifs de traitement des difficultés des élèves pour faciliter l'atteinte des objectifs de l'enseignement. Existe-t-il des dispositifs différents permettant d'atteindre un même objectif pédagogique, ou peut-on déterminer des profils d'élèves à qui certaines méthodes conviennent mieux que d'autres? Remarque importante : il ne s'agit donc pas de différencier les objectifs, mais de permettre à tous les élèves d'atteindre les mêmes objectifs par des voies différentes. Pourquoi parler de différenciation ? Malgré les différents standards d’évaluation instaurés et restaurés continuellement, l’heterogeneité des groupes n’a jamais disparu complètement. La transformation du système éducatif en deux cycles d’enseignement fondamental (primaire et collège) et un cycle secondaire (lycée) n’a pas non plus atténué les différences qui caractérisent les profils des élèves qui fréquentent un même niveau. Ces différences se présentent généralement sous plusieurs formes : appartenance sociale, niveau socio-économique et intellectuel des parents, niveau scolaire….. En France, des expérimentations tendant à gérer ces différences on été conduites dans les classes au cours des années 70, impulsées par l'Institut National de la Recherche Pédagogique et par des mouvements pédagogiques. En liaison avec ces innovations, une réflexion s'est développée autour de l'idée de différenciation pédagogique chez des auteurs qui étaient également les animateurs de ces expérimentions, comme Louis Legrand, André de Peretti et Philippe Meirieu. Ce courant, représentatif des préoccupations pédagogiques de l'époque, privilégiait l'acquisition de méthodes par les élèves ; mais la prise en compte des difficultés liées à l'apprentissage de savoirs particuliers - le pôle "savoir" du triangle didactique - s'est peu à peu imposée par la suite.
Alors que l'enseignement primaire marocain assume depuis longtemps la formation uniforme et rarement différenciée, de l'ensemble de la population, une pédagogie capable de faire face aux difficultés d’heterogeneité produites par cette organisation s’est imposée. Des dispositifs de différenciation doivent permettre aux enseignants de gérer des groupes classes dans lesquels certains élèves n'ont pas atteint tous les objectifs du niveau considéré. Cependant la récupération des différences installées par le primaire est une besogne coûteuse et dont l’efficacité n’est pas garantie. L’approche différenciée des enseignements dispensés doit donc être généralisée à tous les cycles de scolarité des élèves.
Il convient de souligner que pour les auteurs de la pédagogie différenciée, la classe homogène est un mythe - le mythe identitaire selon de Peretti -, puisque l'enseignant recrée toujours de l'hétérogénéité à partir d'un groupe homogène. Qu'est-ce qu'un dispositif de pédagogie différenciée ? L'enseignant, ou l'équipe d'enseignants : • repère un objectif à atteindre pour l'ensemble du groupe d'élèves, • choisit une grille d'analyse des difficultés des élèves, • élabore des stratégies pédagogiques en fonction de ces difficultés, • organise sur une ou plusieurs classes les activités en regroupant les élèves par type de stratégies. Qu'en est-il des différences attribuées aux élèves ? La question des différences entre élèves est diversement appréciée selon les auteurs et les acteurs : • bons/moyens/faibles en mathématiques ou en français par exemple dans le dispositif dit des groupes de niveau- matière, • auditifs/visuels pour A. de Lagaranderie, • inductif/déductif, • besoin de guidage ou d'indépendance, • réflexif/impulsif, • impliqué/détaché, etc. Remarques : D'un point de vue pratique, le choix de cette grille d'analyse est évidemment le point crucial : elle doit être à la fois pertinente à l'objectif et suffisamment simple pour être gérable. D'un point de vue théorique, il est difficile d'y voir clair : au débat scientifique s'ajoutent des considérations idéologiques, certaines différences ne sont pas fondées scientifiquement, d'autres sont vivement discutées, d'autres encore relèvent de critères pragmatiques. Comment adapter les stratégies aux "profils" des élèves ?
En faisant varier certaines caractéristiques du dispositif pédagogique : • type de support (texte, image, schéma,...), • de matériel, • nombre, nature et ordre des taches proposées, • travail individuel ou en groupe, • expérimentation libre ou guidée, etc. Après de Peretti, beaucoup d'auteurs ont souligné que la différenciation n'était pas forcément simultanée, mais qu'elle pouvait également être successive : deux stratégies sont proposées successivement à la classe pour deux tâches analogues.
Soulignons pour terminer que la stratégie choisie par l'enseignant peut être conforme, ou contraire à celle que l'élève privilégierait spontanément: cela dépend de l'objectif que l'enseignant se fixe à un moment donné. Peut-on connaître les caractéristiques des élèves ? Les ouvrages sur la différenciation proposent des questionnaires ou des entretiens à mener avec les élèves sur leurs méthodes de travail. L'observation de leur comportement, l'analyse des questions qu'ils posent, de leurs erreurs, des demandes d'aides qu'ils formulent, constituent d'autres indices de leurs difficultés. Les contraintes temporelles qui pèsent sur l'enseignement et ce que nous avons dit précédemment des grilles d'analyse montrent les limites de ces investigations, mais l'instauration de ce questionnement entre le professeur et l'élève sur les modalités d'accès au savoir peut être très utile. En conclusion Les réflexions et les pratiques rapidement décrites ici ont produit une grande variété de situations pédagogiques à la disposition des enseignants, de la plus complexe (plusieurs groupes d'élèves travaillant en même temps dans des conditions différentes), à la plus simple en apparence (recommencer l'explication d'une notion mal comprise en changeant de méthode).
La pédagogie différenciée part de la nécessité d'une formation générale de base de même niveau pour l'ensemble de la nation et pose le principe de l'éducabilité de tous les élèves. Elle répond à ce défi en termes de gestion des différences entre les élèves. En conséquence, elle soulève le problème de la nature des différences à prendre en compte au sein de la population scolaire pour construire des situations d'apprentissage. La question est de savoir jusqu'où cette perspective peut-elle négliger des variables d'ordre didactique, c'est-à-dire spécifiques des contenus enseignés et de leur transmission? Elle ne peut pas non plus s'envisager sans référence aux pratiques d'évaluation.
Dans les trente dernières années, on est passé du constat de l'égalité d'accès de tous les élèves à l'enseignement à la nécessité d'optimiser leurs chances de réussite, d'où l'interrogation sur la nature des difficultés rencontrées et la recherche de solutions adaptées. C'est le sens du fameux passage de la loi d'orientation "l'élève est au centre du système". A-Masmoudi, agrégé d’EPS [b][right][left] | |
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